Les clins d’œil à Lyon sont légion
Durant onze années, jour et nuit, Giordano Vantusso, forgeron métallier de formation, devenu horloger à Lyon, confectionne un joyau en hommage, tout à la fois à son Italie d’origine qu’à sa ville d’adoption, où il s’installera, se mariera et aura ses enfants. Les clins d’œil à Lyon sont légion : les marionnettes, les armes de la Ville, des lions, un hôtel de ville gravé stylisé, la devise. Représentations catholiques aussi avec une croix et une petite crèche derrière une porte à battant. L’Italie, elle, est présente par la conception même d’une tour carrée centrale, type beffroi, surmontée d’un cloche frappée de chaque côté par des Jacquemarts (automates), ici Guignol et Gnafron.
L’éclairage intérieur électrique, prévu d’origine, permet d’illuminer délicatement l’œuvre, et de faire briller soleil et étoiles d’un mini-ciel changeant vers le croissant de lune, en fonction des heures du jour et de la nuit.
Outre les heures qui tontinent grâce aux battements de nos deux amis, les quarts d’heure se font aussi entendre d’un petit son cristallin. Des médaillons latéraux, gravés, permettent de connaître la date, le jour, le mois et l’année. Mais aussi, la température ou la pression atmosphérique.
« Aujourd’hui, Giordano Vantusso serait meilleur ouvrier de France ! »
Au-delà de l’aspect esthétique, les entrailles de l’horloge sont tout autant stupéfiantes pour l’horloger de Saint-Paul, qui, restaurateur de monuments historiques, n’en est pas à sa première pièce de musée. « Giordano Vantusso était extrêmement inventif ! Il a inventé des mécanismes horlogers. C’est à la fois pragmatique, simple et efficace ! Totalement novateur, même en 2014. Aujourd’hui, il serait meilleur ouvrier de France ! », ne tarit pas Philippe Carry, pour qui, c’est l’objet le plus « exceptionnel » sur lequel il ait été amené à travailler. Exemples : l’échappement (le tic-tac) qui permet d’entraîner le balancier, est « extrêmement accessible » et des réglages, dans l’antre de la bête, sont réalisés en façade, via un système de manettes ». Pour parvenir à réaliser son « Château aux Guignols », Giordano Vantusso a su mettre en œuvre ses deux savoir-faire : la métallerie et l’horlogerie.
Une œuvre unique que sa famille voudrait à nouveau montrer aux Lyonnais. Exposée dans la vitrine de l’atelier de la montée Saint-Sébastien, pendant de très nombreuses années, ne doutons pas que des Croix-Roussiens se demandent où la fameuse horloge était passée. Aujourd’hui, la famille, selon Philippe Carry, penserait à la mairie du 4e , l’Hôtel de Ville de Lyon, un musée ou un grand hôtel.